samedi 2 octobre 2010

Marie Laberge et le premier roman de sa saga : Gabrielle

Ne sachant pas trop par où commencer, commençons par le roman que je viens de terminer la semaine dernière : Gabrielle de Marie Laberge (2000, Éditions Boréal)

Je dois l'avouer, je ne connaissais Marie Laberge que de nom. Mes amies l'ont acclamée pendant mon secondaire me parlant d'Annabelle et de Juillet avec beaucoup d'émotions. Par contre je ne m'y étais jamais arrêtée. Nul mention de cette auteure québécoise parmis mes cours universitaires malgré ma concentration en littérature québécoise où les romans de la révolutions tranquille étaient rois. J'ai donc manqué les romans de Marie Laberge pendant leurs années de gloire.

C'est un peu par hasard que j'ai décidé de m'attaquer à ce roman, je ne connaissais pas encore le sujet de ce blogue et je suis allée à la biliothèque municipale où j'ai emprunté ce roman. Je ne savais pas encore à quel monstre de la littérature québécoise je m'attaquais. Ce n'est que ce matin en effectuant quelques recherches que j'ai compris quelle grande dame des lettres québécoises elle pouvait être. Pendant mes études on m'a mentionné que rares étaient les écrivains québécois étaient parvenus à vivre de leur plume. Je sais qu'Anne Hébert et Michel Tremblay font parti de ce lot convoité et je suis persuadée que Marie Laberge en fait également parti étant donnée qu'elle a vendu plus de 100 000 exemplaires de Gabrielle, tel que mentionné dans cette critique du Voir paru suite à la publication de Florent, le 3e volet de sa saga. http://www.voir.ca/publishing/article.aspx?zone=1&section=10&article=18199

J'ai déjà entrevu Marie Laberge au Salon du livre de Montréal en 2008. Je venais de faire l'acquisition de Sans rien ni personne pour l'offrir à mon beau-père et elle entamait sa scéance d'autographes. Cette brève rencontre m'a fait connaître cette grande dame. Quelle patience ! Quelle générosité ! Les lectrices qui me précédaient lui ont raconté l'importance de ses romans dans leur vie, à quel moment elles ont lu quoi, ce que ses romans leur apportaient et lui parlaient pendant plusieurs minutes, jamais elle n'en a abrégé aucune ! Elles pleuraient, tremblaient devant elle, elle a écouté chaque réplique, chaque chagrin avec une bonté et une générosité que j'ai rarement rencontrées.

C'était là ce que je connaissais d'elle. Ces quelques bribes, et ses envois épistolaires : Les lettres de Martha qui ont suscités mon intérêt en 2008 alors que tout le monde en parlait. Quelle bonne idée ! Nous ne recevons plus que des factures et de la publicité par la poste, pourquoi pas un roman épistolaire et ceci correspond tout à fait avec le style d'écriture personnel et émotif de Marie Laberge. Je me permets de résumer l'idée que j'avais de Marie Laberge : écriture personnelle, émotions des lectrices et succès.

Ce matin, j'ai pris quelques minutes pour consulter son site Internet, la section attitrée à sa biographie est des plus intéressante : http://www.marielaberge.com/. Elle y fait un résumé sous forme d'un scrapbook de chacune de ses années de carrière et des faits importants de sa vie personnelle qui y sont reliés. Pour moi, Marie Laberge c'est de l'émotion, de l'émotion et encore de l'émotion. Sa façon de concevoir sa carrière comme un tout lié à sa vie personnelle et de l'afficher publiquement ne fait que renforcer cette idée. Au fil de la lecture de son site Internet, j'ai réalisé quelle personnalité importante de la littérature québécoise elle pouvait être.

Diplômée de théâtre, madame Laberge n'a pas écrit que des romans, elle a commencé sa carrière par la publication de pièces de théâtre, elle a composé avec M. Landry une déclaration d'indépendance en 1995 (moi qui ne m'attendais nullement à un acte politique de sa part) et même écrit une chanson pour Céline Dion.

Voici une entrevue avec Mme Laberge parlant de l'écriture de cette chanson ainsi que la chanson elle-même :




Revenons à son roman.

Ayant une idée de son lien avec son lectorat et des émotions qu'elles lui livraient, je m'attendais à rire, pleurer... un vrai roman dit de filles quoi ! Par contre, je dois dire que l'amorce du roman m'a déçu. Gabrielle est un personnage beaucoup trop moderne pour son temps ! Je voulais lire une dame prisonnière des idées reçues de son époque, c'est ce à quoi je m'attendais, des drames de moeurs !  Cependant, je me suis fait prendre à mon propre jeu... Les idées moderne de Gabrielle finissent par bercer la vie de ses enfants qui eux vivent le débat intérieur que Gabrielle aurait dû vivre. Gabrielle offre son temps à ses oeuvres charitables auprès des démunis de la crise économique de 1929-1945, vit un mariage d'amour,  éduque les pauvres à la contraception et soutien l'ensemble de son entourage avec de grands moyens financiers. Les enfants de Gabrielle vivent réellement dans leur époque contrairement à l'héroïne. Ils ont toujours en tête leur mère, mais eux vivent les débats intérieurs que j'attendais chez Gabrielle. C'est donc à peu près à la moitié du premier roman de cette saga que j'ai réellement compris le succès de Marie Laberge. J'en suis maintenant à la lecture du deuxième volet de sa saga : Adélaïde. À noter que Marie Laberge serait en train de compléter son 10e roman qui doit paraître cet automne. Marie Laberge, une auteure à connaître et à lire, un phénomène qui traversera le temps.

1 commentaire:

  1. Quelle belle vision de l'Artiste! Enfin, on réhabilite la littérature «populaire»...

    beau blogue! à quand la suite?

    Gabrielle Demers, professeur de français et de littérature
    Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue

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